08/03/2013
LE 4X4 MUZIKAL(d'ltc LIve) : FLATTEUR D'OREILLES ZIZiKALEs A PLEIN TEMPS !
"La musique est la langue des émotions", selon Emmanuel Kant. La preuve ?
Voici 4 petits Remontants ZiZiKaux de derrière les fagots :
© Photo ci-dessus : http://www.musicsnews.com/
1) Duran Duran "RIO" (trop d'la baballe !) :
2) The Human League "The Lebanon" (mon coup de coeur) :
3) Spandau Ballet "True" (un ti slove) :
4) Elvis "Can't Help Falling In Love" (rétro, c'est trop ! ):
C TOU (plein fini) !
JeanDO du WEB, pour LTC LIve.
22:11 Publié dans LTC LIVE : "LA VOIX DU GRAOULLY !" | Lien permanent | Tags : duran duran, human league, spandau ballet, jean dorval, ltc, la tour camoufle, un ange passe sur ltc live, mayra andrade, cuba, cap-vert, le groupe alphaville, pour la mise en place du décalogue du mim-social tour d'ltc live, ltc live : la voix du graoully, jean dorval pour ltc live, social, indochine, simple minds, u2, depeche mode, peter gabriel, manu dibango, muguet, 1er mai, fête du travail, mal-logement en france, rapport de fap, fondation abbé pierre, 10 millions de personnes, touchées par, ce fléau social, punk, punk rock, niagara, musique traditionnelle arabe, musique marocaine, fnair, the beautiful south, pop-rock, new-wave, rock industriel, techno musik, les duos ltc live : l'instant musikal, omd, la communauté ltc live, la scène ltc live, a-ha, le groupe, centre pompidou-metz, metz | Facebook |
26/12/2012
LES BEST OF JD : RENTREE SOCIALE CHAUDE SUR LE "MIM SOCIAL TOUR" D’LTC LIVE : CONTRE LES INJUSTICES SOCIALES, TOUS ENSEMBLE !
Texte quasi-prophétique... On peut dire la même chose en 2012 pour 2013, avec la Grauche et FHM (François Hollande Mou) au Pouvoir...
« L’année 2012 pointe bientôt le bout de son nez… Sera ce la fin du Monde comme le prétend le calendrier aztèque ? Rien n’est plus sûr si le Petit Nicolas S. reste au Pouvoir ! Les sondages les plus débiles avancent tout et n’importe quoi pour embrouiller les électeurs ! On a peur des Extrêmes, qui ont finalement pour seule vertu de créer des majorités hétéroclites, véritables palliatifs à la désaffection des français pour le vote. Ainsi, sournoisement s’installe dans la tête des masses populaires, asservies par le diktat médiatico-démocraturesque, le cercle vicieux des élections (présidentielles et législatives). Ce cirque politique qu’il soit gagné par la Drauche ou par la Groache n’apportera rien de bon au Peuple de France. C’est bonnet blanc et blanc bonnet ! Ces gens là décidément ne servent que la soupe aux lobbies (une minorité mal agissante) qui les ont installés au Pouvoir, et au peu d’électeurs qui leurs sont encore restés fidèles (clientélisme quand tu nous tiens !).
Ce Système pervers dans lequel les Citoyens ne croient plus, au travers duquel ces derniers n’ont plus envie de s’exprimer, est devenu une farce publique de mauvais goût, une pseudo-démocratie ne sachant plus répondre, depuis longtemps - et ce, quelque soit le (ou les) parti(s) au pouvoir - aux aspirations légitimes du plus grand nombre. Le Peuple des « Gagne-petit » (une majorité silencieuse), qui galère tous les jours au turbin, tandis que les nantis s’en mettent plein les fouilles à la bourse et/ou en se faisant élire à de hautes fonctions institutionnelles, se retrouve cocufié par les infidélités du Système et les intérêts mercantiles. Tout ce bidule économico-mafieux me dégoûte à un point que j’en ai honte d’être Français ! Et tandis que la France verse des milliards d’euros à la Lybie et à la Grèce (alors qu’elle n’en a pas les moyens…), et que le Petit Nicolas S. se prend pour le « Grand Charles » à Benghazi, personne ne s’occupe de la situation économique catastrophique de l’Hexagone. La France est quasiment en banqueroute. Elle crève à l’étouffée en direct. Le chaudron social est prêt à exploser. Le cancer de la crise économique et identitaire la ronge… Au point que… j’en avais presque plus envie d’écrire tant tout me dégoûte. De guerre lasse ! A quoi cela sert, finalement, de lutter contre des moulins à vent ?
Et puis, j’ai réentendu le Petit NS reparler à la TV avec son discours vierge marie. Et puis, il y a eu les « affaires (en cours) de la Ripoublique » qui touchent tous les niveaux des Institutions, et qui servent à endormir le Peuple. Car pendant qu’on parle de « DSK » et de « L'affaire Karachi pour les nuls… », on ne fait rien contre la paupérisation et la hausse des prix (qu’est devenu le pouvoir d’achat des Français ?), rien contre le chômage et les délocalisations, rien contre le mal-logement, rien contre la malbouffe, rien contre la malbaise (et la tendresse bordel ?), rien pour les PMI-PME (premier employeur de France), rien pour les droits des homosentimentaux (des gens qui ont des devoirs, mais aussi des droits), rien pour la protection de l’environnement (une valeur restée à l’état de véritable cautère sur une jambe de bois…), rien pour l’éducation et la culture, rien pour la préservation des identités culturelles régionales, rien pour le droit des pères, on instaure une Injustice à deux vitesse (riches contre pauvres, comme aux States), et en plus, on ne fait rien pour les Djzeuns et nos Anciens ! ETC.
Malaise total, impression de déjà vu, retour vers le passé, vie de m…, série noire en continu, injustice érigée en dogme, etc. J’avais envie de gueuler contre ce joyeux bordel, noyé dans le matérialisme, l’individualisme et l’égoïsme ambiants. J’avais envie d’entrer dans chaque foyer français pour secouer les consciences. C’est ce qu’a fait pour moi le Groupe de Rap-Musette MAP avec sa chanson « Debout Là D'dans ! » Et je dirais même plus « Debout Là D’dans ! Bougez-vous avant qu’il soit trop tard ! ».
Et comme le disait si bien Coluche : « Misère, misère ! C'est toujours sur les pauvres gens que tu t'acharnes obstinément. Misère, misère !! Ca sera donc toujours les salauds qui nous bouff'ront l'caviar sur l'dos. Misère, misère !! Tu te fais l'ennemie des petits. Tu te fais l'alliée des pourris. L'argent ne fait pas le bonheur des pauvres (…) » Oui effectivement, l’argent ne fait pas le bonheur des pauvres… il est donc du devoir des uns de rappeler aux autres que désormais l’heure est grave, que le temps d’appliquer un Devoir de Solidarité Minimum (DSM) entre nous est venu. Nous nous devons d’être à l’image des Restos du Cœur qui dans leur slogan n’ont pas hésité, en avance sur leur temps, dès le 26 septembre 1985, à dire : « Quand je pense à moi, je pense à toi ». Il est plus que nécessaire de mettre en pratique cette idée simple et vitale, sous peine d’explosion sociale grave, et de retirer par la voix électorale les rênes du pays des mains des ripoux. Une révolution par les urnes en quelques sortes… Mais pour cela, il nous faudrait un homme providentiel (ou une femme) sur qui pouvoir compter… Saint-Coluche, si tu nous entends du haut de ton petit nuage blanc en forme de moto, prie pour nous, pauvres pécheurs ! »
JD.
Et si, on faisait, com d’hab la Révolution en chanson ? Petit concert virtuel en « MIM Social Tour »(1) d’LTC LIve, C parti !
On commence par Coldplay avec « Yellow ». J’aime ce morceau, il bouge, bouge, booouuuuge !
Les Cure suivent avec « In Between Days »…
Les U2 sont « Ultraviolet (Light My Way) », mdr LOL !
OMD qui a l’Amour du prochain est « So In Love » ! Trooop teeendre !!!
Depeche Mode « Leave In Silence », mais fait un max de bruit en LTC LIve !!! (ils étaient tout "Djzeuns" à l'époque...)
Heaven 17, nous soumet à la « Temptation ». Huumm, tentation ? Remember Shaarleen (des Texas et dont j'avais fait l'interview...) !!!
Et les New Order, aussi, ils nous tentent…
Danse Society « Heaven Is Waiting ». Mais que font les anges???
Killing Joke « Love Like Blood ». Vampire, vous avez dit vampire ???
Echo and The Bunnymen « Going Up ». Go-go the Buns !
The Smiths « The Boy With The Thorn In His Side ». RàD! (Rien à Dire !)
The Cure « Primary », Rotary, bol de riz, etc. Ca rime ! Trop nul, mais C humain d’être nul… (juste pour ce soir)
New Order « Thieves Like Us ». Un air très entraînant, ki me fai perso trè boku kiffer !
Tears For Fears « Change ». Un morcif indémodable !
The Smiths « How Soon Is Now ? ». Hé kesceke tu dis Man ???
OMD « Electricity ». Toute la fée électricité dans une seule et Unik Muzik…
Eurythmics « Sexcrime ». N’oubliez pas de mettre un préservatif en cas d’alerte à Malibu…
« One Step Beyond. » Allez tous à la queue leuleu !
Et « Our House. »
« Our house, in the middle of our street. Our house, in the middle of our... » Lalala! Lalalala!
Voili, C fini LOLs et LOL-itas !
A la revoyure sur le « MIM Social Tour » d’LTC LIve ! JD, le 31 octobre 2011.
Contre les injustices sociales, sois plus fort que le Système !
Résistance Musikale !!!
Notes : (1) MIM : Machine Infernale Musicale
21:48 Publié dans LTC LIVE : "LA VOIX DU GRAOULLY !" | Lien permanent | Tags : la france, la france sociale, jean dorval pour ltc live, jd, ltc, latourcamoufle, la tour camoufle, musik, zizik, social, anti sarko, la fin du monde, le mim social tour d'ltc live, pauvre france, paupérisation, chômage, justice à deux vitesse, santé, contre les nantis du système, la ripoublique française, le petit nicolas s., le petit ns, la france aux ouvriers, sauver les pme-pmi, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, pas d'accord, 2012, délocalisation, ltc live : "la voix du graoully !" | lien permanent | envoyer ce, ltc live : la voix du graoully, indochine, simple minds, u2, depeche mode, peter gabriel, manu dibango, muguet, 1er mai, fête du travail, mal-logement en france, rapport de fap, fondation abbé pierre, 10 millions de personnes, touchées par, ce fléau social | Facebook |
19/12/2012
"LES PAPAS DU DIMANCHE : PERES ET IM-PERES, MANQUES ET IM-PASSES."
"Les Papas du dimanche" est un film, sorti au cinéma le 25 janvier 2012, et en DVD le 30 mai dernier, adapté du livre du même titre, de François d'Épenoux, paru en 2005. Ce très beau et émouvant long métrage français, d'une durée d'1h30, est un véritable plaidoyer dénonçant la condition injuste dans laquelle se trouvent actuellement, en France (mais aussi dans le monde entier), des millions de Pères divorcés(1), qui ne voient leur(s) enfant(s) - à cause du Système (l'Injustice Française alliée à nos Dirigeants Politiques de Droiche et de Grauche, et aux Mass Media) - qu'un week-end sur deux, de 11h30 le samedi à 18h00 le dimanche... Comment dans de telles conditions participer à l'éducation de sa progéniture et faire perdurer un lien affectif hyper fragilisé ? Mais, ce film est aussi (et c'est le plus important) une dénonciation de la souffrance des Enfants du divorce.
LA PREMIERE REALISATION DE BECKER EST HUMAINE ET TENDRE !
Pour sa première réalisation Louis BECKER a donc été au cœur du divorce, dans un foyer Français, et on ne le remerciera jamais assez d'avoir traité une facette par trop souvent (et volontairement) méconnue du Système : la séparation et ses effets collatéraux socio-économico-affectifs, vus côté Père. En trente-cinq ans de carrière, Louis BECKER a toujours surpris agréablement son public. Il a occupé de nombreux postes, derrière la caméra, et ce, après des débuts déjà prometteurs en tant que stagiaire à la mise en scène, sur le tournage du film de Luis Buñuel "Cet obscur objet du désir" en 1977. Il a aussi été régisseur général et directeur de production. Mais, c'est en tant que producteur qu'il est le plus reconnu et actif. Il a participé à de nombreux succès cinématographiques français, tels que "Nuit d'ivresse" en 1986, "Un Indien dans la ville" en 1994, "Dialogue avec mon jardinier" en 2007, "Deux jours à tuer" en 2008, ou encore "La Tête en friche" en 2010. D'autre part, la toile "Les Papas du dimanche" bénéficie d'un excellent casting : Thierry Neuvic (Antoine), Hélène Fillières (Jeanne), Olivier Baroux (Léo), Marilyne Canto (Léa), Nina Rodriguez (Alice), Nicolas Rompteaux (Vincent), l'adorable bout de chou Arauna Bernheim-Dennery (Nine), Thierry Lhermitte (Morgan), etc. ; mais aussi d'un scénario très réaliste servi avec brio par : Olivier Torres, Louis Becker, François d'Épenoux, Jacques Pibarot et Cécile Boisrond ; et d'une musique d'ambiance qui colle au film comme une peau, signée Nathaniel Méchaly.
MARI (ET PERE) COCU.
Antoine est un père de famille qui adore ses trois enfants : Alice, Vincent et Nine. Cependant, trompé par sa femme, il est dans l'obligation de quitter le foyer familial et s’installe chez Léo, son ami d’enfance. "Léo" et sa femme "Léa" (cela ne s'invente pas...) - le couple idéal - vont l’aider à surmonter cette délicate épreuve de Vie. Le plus dur pour Antoine reste le manque affectif, qu'il ressent à cause de l'absence de ses enfants. Il devient alors "un Papa du dimanche", un Père "par procuration" (voire "virtuel"), un Géniteur payeur de pensions, qui attend un weekend sur deux, et sur la moitié des congés scolaires, pour revoir (enfin) ses enfants. "Un Papa du dimanche", comme l’est un pêcheur ou un conducteur "du dimanche", certes, trébuchant, balbutiant, pas sûr de lui, pas prêt à 100%, mais persévérant, beau dans l'action, dans son envie de se sortir de cette terrible épreuve et de pouvoir continuer à aimer ses enfants au mieux. La vie doit continuer, avec ses hauts et ses bas (chômage et solitude). Pour qu'Antoine retrouve le sourire et la joie, il va falloir qu'il se reconstruise, grâce à son ami d'enfance (Léo), mais aussi, et surtout, grâce à (et pour) ses trois enfants. Et même, si la trahison de son « Ex » peut légitimement lui faire douter de l'Amour, Antoine va retrouver de manière inopinée le Grand Amour, après une rencontre pourtant glaciale avec la belle Jeanne, qui au final va lui réchauffer le cœur... Un film à voir absolument par tous nos Politiques pour que des solutions législatives plus justes soient enfin trouvées pour les Pères (dans le respect des droits des Femmes), afin qu'ils puissent voir leurs enfants dans de meilleures conditions, et plus régulièrement. Sinon, ces mêmes Pères pourraient légitimement vouloir un jour constituer un puissant lobby qui appellera à voter blanc à chaque élection locales, nationales et européennes... A bons Entendeurs, Responsables du Pouvoir en place, (Fraternellement) Salut !
© Jean DORVAL, le 19 décembre 2012, pour LTC Kinéma.
Notes : (1) Comme de nombreuses Mères.
16:29 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : les papas du dimanche, les papas, soko, ltc cinéma, ltc kinéma, la tour camoufle, jean dorval poète lorrain, lorraine, metz, centre pompidou-metz, moselle, france, ue, union européenne, europe, latourcamoufle, augustine ou la revanche des hystériques, vincent lindon, augustine, hystérie, stéphanie sokolinski, alice winocour, réalisatrice, le professeur charcot, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, cinéma, hôpital, paris, pitié salpêtrière, charcot, le peintre, andré brouillet, les hystériques de charcot, des êtres humains, comme les autres, images, communication, télévision, tv, sigmund freud, abdellatif kechiche, saartjie baartman, augustine le film, la vénus noire le film, georges cuvier, afrique du sud, neurologie, psychanalyse, psychiatrie du dimanche le film | Facebook |
27/11/2012
« AUGUSTINE OU LA REVANCHE DES HYSTERIQUES. »
Pour ceux qui ont vu le premier film de la réalisatrice Alice Winocour, « Augustine », le 25 novembre 2012 - journée internationale contre les violences faites aux femmes – que voilà un drame français, sorti le 07 novembre 2012, d'une durée d'1h42, qui prend tout son sens et qui passe assurément pour un témoignage poignant du martyr séculaire imposé aux femmes atteintes d'hystérie(1). Des femmes en grande souffrance, abandonnées par la France (et partout ailleurs), considérées à tort comme des sorcières, que l'on brûlait en place publique au Moyen Âge, et dont la névrose s'explique le plus simplement du monde (et non diaboliquement !) par une personnalité pathologique basée (entre autres) sur le théâtralisme et le besoin de séduire, et par une conversion des troubles psychiques en symptômes physiques, tels que la fausse paralysie et les malaises. Ce long métrage rend donc hommage aux Hystériques.
DU TABLEAU D'ANDRE BROUILLET AU FILM D'ALICE WINOCOUR...
A n'en pas douter, le tableau du peintre André Brouillet (1857-1914) - exposé au Salon de 1887, représentant le Professeur Jean-Martin Charcot (1825-1893) (joué par Vincent Lindon dans la toile d'Alice Winocour), clinicien et neurologue français de renom, en « consultation-leçon » avec SA fameuse malade, Blanche Wittmann (qui devient Augustine pour les besoins du film, un rôle interprété par Stéphanie Sokolinski), devant un parterre de collaborateurs, d'élèves et d'amis (dont Théodule Ribot) - a inspiré Alice Winocour. Cette dernière a dû aussi s’imprégner des nombreuses photos et innombrables esquisses que le Professeur Charcot fit de Blanche (heu pardon... Augustine !), afin d'illustrer dans le moindre détail son dossier médical (ultramoderne et révolutionnaire par la méthodologie utilisée pour l'époque). Il met ainsi sous observation permanente, à l'apogée de sa carrière, à l’aide de tableaux et de courbes, ce corps meurtri, tétanisé et contorsionné par l'hystérie.
FIN DU XIXe SIECLE, LES HYSTERIQUES SONT (enfin) RECONNUES COMME ETANT DES ETRES HUMAINS COMME LES AUTRES...
Nous sommes durant l'hiver 1885, à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, l'hystérie reste une maladie mystérieuse en phase de reconnaissance, que le Professeur Charcot étudie avec acharnement. Les « Hystériques de Charcot », malades pas comme les autres, forment une sorte de Cour des Miracles (tous âges confondus) aux ordres d'un Maître : le Professeur Charcot. La bâtisse austère qui accueille tout ce petit monde à part ressemble plus à une prison (dont on ne peut s'enfuir) qu'à un hôpital. On s'y soigne, mais il faut en retour y travailler ! Une masse corporelle collective choquée et violentée dont on teste la sensibilité à la douleur, au froid et au chaud, et que l‘on appareille de manière grotesque. L'hystérie, maladie nouvelle « au féminin », interroge le microcosme 100% masculin des médecins. Une corporation qui, au moment des faits, sans respect pour la dignité humaine, use de méthodes parfois brutales et maladroites, interroge, examine, palpe, scrute et ausculte sous tous les angles, et publiquement, ces pauvres femmes sans défense. Une honteuse situation que l’on peut mettre en parallèle avec le film « La Vénus Noire » (2010), du réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche, qui raconte la vie de Saartjie Baartman, à Paris, en 1817. Cette magnifique femme noire, qui a quitté l'Afrique du Sud avec son « maître » pour devenir « l'attraction principale » d'un spectacle raciste, est au final l'objet des théories racialistes les plus fumantes de la part de l'anatomiste Georges Cuvier, et ce, dans l'enceinte de l'Académie Royale de Médecine, et devant un panel représentatif de « distingués collègues » applaudissant à la démonstration.
AUGUSTINE & LE PROFESSEUR CHARCOT : UNE RELATION TOXIQUE.
Augustine, 19 ans, arrive dans le service du Professeur Charcot après une crise de convulsions survenue sur son lieu de travail, qui lui a fait perdre la sensibilité du côté droit de son corps. Elle devient aussitôt pour Charcot un cas d'école, son cobaye favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose, l'illustration vivante de ses théories en cours d'élaboration. Il l'a présente auprès de ces « Messieurs » de la très conventionnelle Académie de Médecine, aux fins d'obtenir le financement de ses recherches. Augustine qui ne sait ni lire ni écrire (comme beaucoup de gens à son époque) est cependant très intelligente et consciente de la fascination qu'elle exerce sur Charcot. Elle va même jusqu'à s'enfermer (et lui aussi) dans une relation platonique, sadomasochiste, patient/médecin, qui s'oppose totalement au Serment d'Hippocrate. Au fur et à mesure des séances d'hypnose, des évanouissements à répétition et des crises évoquant une sexualité provocante inassouvie, cette relation impossible va devenir destructrice, voire toxique. Vincent Lindon campe ici un Charcot parfaitement autoritaire, un peu lourdaud, un bourgeois reconnu par ses semblables, jalousé et fortement décrié, notamment par un certain... Guy de Maupassant. Mais, à qui on doit la réhabilitation de ces Femmes, et qui sans le savoir, élabore déjà les fondements sur lesquels l'autrichien Sigmund Freud (un de ses élèves) concevra en 1896 ses théories psychanalytiques(2). Stéphanie Sokolinski (Soko), quant à elle, incarne une époustouflante Augustine. Elle est « possédée » (sans jeu de mots) par ce rôle très difficile. Bluffante jusqu’au bout !
QUI DE LA PATIENTE OU DU MEDECIN L’EMPORTERA ?
Dans ce long métrage tragique, Alice Winocour met en exergue la dichotomie du XIXe Siècle : une époque formidable, qui voit la naissance d’incroyables progrès techno-sociologiques (photographie, cinéma, transports à vapeur, psychanalyse, etc.), et qui pourtant conserve une mentalité passéiste très misogyne. Augustine va donc passer peu à peu d’objet d’étude à objet de désir. Quelle sera, alors, la frontière à ne pas dépasser entre le médecin et la patiente ? Qui des deux protagonistes saura le mieux au final utiliser l'autre pour parvenir à ses fins ? La renommée pour l'un et la liberté pour l'autre ? Telles sont les problématiques posées par ce film bouleversant, très prenant, qui invite à briser les chaînes de l‘intolérance.
© Jean DORVAL, le 26/11/2012, pour LTC Kinéma.
INFO+ :
http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/charcot_jm.html
Notes :
(1) nom féminin venant du mot grec « hustera » qui veut dire « utérus »,
(2) à lire à ce sujet le très instructif ouvrage de Freud intitulé « Introduction à la Psychanalyse » (leçons professées en 1916).
13:16 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : soko, ltc cinéma, ltc kinéma, la tour camoufle, jean dorval poète lorrain, lorraine, metz, centre pompidou-metz, moselle, france, ue, union européenne, europe, latourcamoufle, augustine ou la revanche des hystériques, vincent lindon, augustine, hystérie, stéphanie sokolinski, alice winocour, réalisatrice, le professeur charcot, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, cinéma, hôpital, paris, pitié salpêtrière, charcot, le peintre, andré brouillet, les hystériques de charcot, des êtres humains, comme les autres, images, communication, télévision, tv, sigmund freud, abdellatif kechiche, saartjie baartman, augustine le film, la vénus noire le film, georges cuvier, afrique du sud, neurologie, psychanalyse, psychiatrie | Facebook |
18/06/2012
LES BEST OF JD : « GORZE : LE CRI SILENCIEUX D’UN PATRIMOINE HISTORIQUE DELAISSE. »
Le calvaire à côté de la très belle église paroissiale de Gorze
(à voir notamment le campanile en dessous).
A 20 km au sud-ouest de Metz, aux portes du parc naturel régional de la Lorraine, dans un chœur de vallons au relief adouci et ombragé, véritable petite « petite Suisse messine », où s’épanche limpide la Gorzia, se blottit le bourg millénaire et historique de Gorze. Ce lieu de culture et d’élevage s’étale majestueusement, paré d’arbres séculaires et de sources d’eaux vives ; comme celle des Bouillons, utilisée par les Romains dès le 1er siècle, pour ses qualités, et qui alimenta longtemps, via un aqueduc, la ville de Divodorum, la future Metz …
Le Palais Abbatial (façade principale et entrée).
UN LIEU DE MEMOIRE CHRETIENNE ET PROFANE
A l’aube des temps carolingiens, en 749, ce coin de Lotharingie fut choisi par le 37ème évêque de Metz, Chrodegang, conseiller de Pépin le Bref, pour fonder une abbaye bénédictine qui devait briller pendant plus de treize siècles. Celle-ci étendit son influence sur une série de villages plus ou moins proches. Ses moines, très cultivés, développèrent l’art du plain-chant dit « chant messin », appelé aussi « chant grégorien ». Puis, dès 934/935, divers courants monastiques réformateurs agitent la future Lorraine. Le plus important, sous la férule de l’abbé Jean de Vandières, restera sans conteste celui de Gorze. Il eut un retentissement européen. Grâce à l’excellente formation qu’ils recevaient, les religieux fort demandés furent souvent missionnaires. L’abbaye devint un haut lieu de spiritualité. Puissante, elle s’érigea en seigneurie abbatiale, nommée « Terre de Gorze » ; et autonome jusqu’à son rattachement à la France en 1661. Suite aux difficultés du XVème siècle et aux secousses de la réforme au XVIème siècle, les bâtiments de l’abbaye finissent par être incendiés en 1552, lors du siège de Metz. Les moines prirent alors le chemin de l’exil perdant ainsi définitivement leurs précieuses règles. En 1572, à l’initiative du cardinal de Lorraine, le pape Grégoire XIII sécularise l’abbaye de Gorze pour permettre la création de l’université de Pont-à-Mousson. Afin d’éviter une possible renaissance de l’abbaye, on en rasera totalement les ruines en 1582. Mais, contre vents et marées, la Terre de Gorze subsiste avec à sa tête un abbé commendataire auquel on adjoint un chapitre de chanoines. Durant plus de cent ans, l’église paroissiale est le seul témoignage laissé par les abbés.
L'entrée de la chapelle baroque.
La plaque commémorative du rattachement à la France de Gorze...
Une autre plaque commémorative témoignant de la mort des soldats de Napoléon 1er en ces lieux.
Louis XIV en 1688 offre la Terre de Gorze au prince abbé de Murbach, apparenté à la Maison régnante de Bavière, Philippe Eberhardt de Loeuwenstein. « Ce grand seigneur décide de reconstruire une résidence digne de son rang (un château ou palais abbatial, ndlr). Les travaux commencés en 1696 sous la direction du sculpteur-architecte Pierre Bourdict, se terminèrent en 1699. »(2) Le propriétaire y résida fort peu... « Son successeur immédiat, le prince Armand-Jules de Rohan Guéménée, archevêque de Reims, ne séjourna pas non plus à Gorze. Les abbés suivants, Monseigneur Bernardin Giraud, archevêque de Damas, puis le prince Doria Pamphili, nonce apostolique à Paris, nommé par Louis XVI en 1783, ne firent que passer à Gorze. Jusqu’à la Révolution, les appartements du château furent occupés par l’abbé de Chevreau, doyen du chapitre et vicaire général de la Terre de Gorze. »(2) Le château fut ensuite vendu comme bien national à Romain Gary, un particulier de Metz, puis en 1808 aux sieurs Beaujean et Mangeot ; et en 1811 au Département en vue d’y installer le dépôt de mendicité de la Moselle. Après, il devient successivement en 1813 hôpital militaire ; en 1816 caserne de cavalerie ; en 1828 propriété et succursale de l’Hôpital Saint-Nicolas de Metz ; en 1845 dépôt de mendicité ; en 1880 asile départemental ; en 1912 maison de refuge ; en 1922 Hospice départemental ; et pour finir, en 1978, Centre de soins et d’hébergement.
Après la cour intérieure, les deux escaliers menant aux jardins à la française et les très belles allégories murales.
Un sphinge la femelle du sphinx...
Le bassin en alcôve abandonné...
Divinités gréco-latines posant. (ci-dessus et ci-dessous)
Char tiré par des dragons...
La cour intérieure du Palais Abbatial vue de la terrasse des jardins.
"Ô Toi, mon Sphinge !"
Les jardins à la française (ci-dessus et ci-dessous) et au fond le Nymphée...
On approche du Nymphée, trésor déchu... avec en arrière-plan l'horrible bâtiment du Centre de soins et d’hébergement.
Toujours à propos de la vue : "No comment !"
La déco sabordée et à l'abandon du Nymphée encore et toujours... (ci-dessus et ci-dessous). Les sculptures et bas-reliefs ont même été karcherisés par des inconscients croyant ainsi "sauver" l'édifice !
UN NYMPHEE ET UNE CHAPELLE BAROQUES DANS LA BALANCE
L’édifice actuel souffre des outrages du temps. En forme de « U », il rappelle la mythique abbaye et le plan initial du château. Il « comporte un bâtiment central rectangulaire, encadré de deux pavillons prolongés par deux ailes en retour d’équerre. Le corps central et les ailes sont coiffés de toits à la Mansart. »(1)
Un si bel ouvrage dans un tel état : une honte !!!
Mais où passent nos impôts locaux ?
Des scènes mythologiques ou statues de nymphes, de fleuves, de divinités (Dionysos, Vénus et Poséidon), des animaux marins ; ou d’abondants décors de personnages, d’oiseaux, d’arbres et de bâtiments.
Au rez-de-chaussée, on accède à une cage d’escalier tournant, dont la grille d’appui et les caissons en fer forgé, du XVIIème siècle, jouxtent une chapelle. Composé d’un vaisseau unique terminé par un chœur à voûte en cul de four, ce lieu de culte de style baroque comprend « une peinture à l’encadrement ovale représente Saint Gorgon patron de l’abbaye et de la chapelle. »(1) Le décor en stuc, blanc cassé, représentant des chutes de fleurs, d’ornements religieux et de trophées, déroule ses frises sur tout le pourtour. Une restauration s’impose avec remise aux couleurs d’origine. Il est à noter que les 14 tableaux du Chemin de Croix sont relégués au grenier… Le confessionnal, qui sert aussi de sacristie, possède deux systèmes pour confesser ; un panneau séparatif amovible indépendant et une grille en forme de « tarte aux pommes » directement incurvée dans la porte d’entrée ; dont se serait inspiré un pâtissier en 1903 pour faire des rayures sur ses desserts ; technique largement répandue de nos jours.
La cage d’escalier tournant, dont la grille d’appui et les caissons en fer forgé, du XVIIème siècle.
La chapelle baroque, la mezzanine pour la chorale.
L'Autel.
L'encadrement ovale représente Saint Gorgon patron de l’abbaye et de la chapelle.
Le décor en stuc, blanc cassé, représentant des chutes de fleurs, d’ornements religieux et de trophées, déroule ses frises sur tout le pourtour :
Le choeur...
Ci-dessous : un panneau séparatif amovible indépendant et une grille en forme de « tarte aux pommes » servent de confessionnal à la sacristie. La grille aurait inspiré un pâtissier en 1903 pour faire des rayures sur ses desserts ; technique largement répandue de nos jours.
Les jardins à la française.
Dehors, surplombant les jardins à la française, se trouve le nymphée ou théâtre d’eau ; hélas entièrement asséché. Un mur cintré domine un grand bassin, encadré de deux petites fontaines bétonnées à tête de lion. Un escalier semi-circulaire mène à une seconde terrasse étroite et en arc de cercle, bordée par un canal surmonté de huit niches à arcades abritant des scènes mythologiques ou statues de nymphes, de fleuves, de divinités (Dionysos, Vénus et Poséidon), des animaux marins ; ou d’abondants décors de personnages, d’oiseaux, d’arbres et de bâtiments. L’endroit comprend aussi trois fontaines. Le thème de l’eau semble jaillir de partout, des stalactites bordant le mur, des urnes et de la gueule des animaux. « Cet élégant ensemble (…) souffre hélas des injures du temps et de l’indifférence des hommes. On ne peut que déplorer l’état d’abandon dans lequel se trouve cette admirable construction. »(2) La pierre de jaumont est dévorée par les eaux de ruissellement, les chocs thermiques et les mousses. Un escalier conduisait autrefois au potager et au verger qui s’étendaient jusqu’à la forêt ; de nos jours remplacés par la présence défigurante des bâtiments ultramodernes du Centre de soin.
Le thème de la vigne très présent...
Bacchus ?
L'état d'urgence devrait être décrété pour sauver ce monument !
Vue sur le Nymphée et le centre ultra-moderne...
Malgré un classement en 1932, aux monuments historiques, de la porte d’entrée, d’un escalier extérieur, des terrasses et des fontaines, et en 2003 des appartements du 1er étage, de la chapelle, et de l’escalier à vis à noyau évidé ; ce patrimoine lorrain unique en son genre est tombé dans l’oubli. Cette situation dramatique interroge sérieusement sur les impératifs culturels du Département de la Moselle, de la Région et de l’Etat. Quand on sait que la construction de l’annexe du Centre Beaubourg de Metz (qui promouvra uniquement « l’art » dit moderne des petits cercles entendus) va coûter plus de 39 millions d’Euros, cela révolte. Alors simple oubli ? Aveu d’impuissance ? Négligence éhontée ? Ou tout simplement affaire en cours…
© Jean Dorval, le 24/01/05, pour LTC Grands Reportages.
PS : Office du Tourisme de Gorze 22 Rue de l’Eglise 57680 GORZE -Tél./fax : 03.87.52.04.57
Sources documentaires : « Promenades à Gorze et dans les environs » de Marcel Gourlot , édité aux Editions Serpenoise (1992) - « Gorze au fil des siècles » de Marie-France Jacobs, Conservateur en Chef au Conservatoire du Patrimoine de Nancy, Editions Serpenoise (1993)
(1) Extrait du discourt du circuit de visite selon Marcel Gourlot – (2) Extrait de l’article de Marcel Gourlot publié dans : « Renaissance du vieux Metz et des Pays Lorrains » - n° 83 de Mars 1992
© Crédit photos : Jean Dorval 2005.
Déesse marine.
Poséidon allongé ?
Détail d'un magnifique bas-relief.
Il a une bonne boubouille ce p'tiot joufflu.
18:35 Publié dans LTC GRANDS REPORTAGES | Lien permanent | Tags : soyotte, les best of jd, un trésor de traditions, à découvrir, à sainte-marguerite, dans les vosges, vosges, le marquis de pange, pange, le château de pange, les héritiers de bessler, jean dorval pour ltc grand reportages, jean dorval pour ltc, ltc, latourcamoufle, la tour camoufle, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, france, europe, union européenne, ue, le mouvement perpétuel, une éco-énergie, infinie, baillonnée par les lobbies, mère nature, mle bricoleur de génie, environnement, énergie pure, développement durable, fukushima, tchernobyl, système magnétique, mike brady, perendev, léonard de vinci, christian huygens, john bernoulli, robert boyle, georges b. airy, nikola tesla, orffyreus, jeux olympiques de londres, jo de londres, sommet sur le, de rio, juin 2012 | Facebook |
14/06/2012
LES BEST OF JD : « UN TRESOR DE TRADITIONS A DECOUVRIR A SAINTE-MARGUERITE DANS LES VOSGES. »
C’est au confluent des vallées de la Meurthe et de la Faye que se trouve Sainte-Marguerite, dans les Vosges. Cette petite commune de 2259 habitants(1), limitrophe de Saint-Dié-des-Vosges, se caractérise par un relief peu marqué. Le sol est constitué essentiellement d'alluvions, comme en témoigne la présence de ballastières. Tout au long de son histoire, cette ville se développe autour d'une chapelle, devenue depuis une église. Séquence « Histoire locale… » On raconte, à ce propos, que l’Empereur Charlemagne chassant dans la région se trouve bloqué dans les marais qui occupent alors la vallée. Pour s’en sortir, il s'en remet au Ciel, afin de trouver un gué. Une fois exaucé et arrivant sur une rive ferme, il décide en remerciement d’y faire construire une chapelle dédiée à Sainte-Marguerite d'Antioche, patronne d'une de ses filles. Et c’est ainsi que, peu à peu, une population sédentaire commence à s'établir autour de ce sanctuaire. De ce fait, on assèche les marais qui ne laissent pour traces que leurs noms, devenus des lieudits : le Faing, les Pierres du Faing, etc... De même, la forêt recule progressivement, laissant place aux champs et pâturages. Au cours des siècles, la ville à plusieurs reprises est détruite par les guerres successives qui ravagent la Lorraine. De ce fait, elle ne comprend pratiquement pas de maisons et monuments anciens ; sauf ladite église, miraculeusement préservée, avec son clocher du XIIIème siècle, classé monument historique. De même, en 1914, la mairie est incendiée, et la commune se retrouve sans archives. Tous ces malheurs du passé n’empêchent cependant pas ce petit bourg de nous réserver une surprise de taille. Mais, voyons cela de plus près…
« LE MOHO DE SOYOTTE »(2)
La Soyotte, groupe d’art et de traditions populaires, est une association loi 1901 fondée en 1955. Après s’être intéressée aux danses, chansons et coutumes traditionnelles vosgiennes, elle décide de faire revivre l’habitat et les vieux métiers vosgiens. A ces fins, en 1976, elle achète une vieille ferme datant de la fin du XVIIIème Siècle, située à l’entrée de Saint-Dié, au Faing de Sainte-Marguerite. Cette vieille demeure paysanne, typique de la région, avec ses portes de grange et d’écurie cintrées, son long couloir séparant l’habitation de la partie réservée aux animaux, sa cuisine dallée en grès rose avec ses magnifiques poutres apparentes, son immense cheminée et son four à pain, sa petite fenêtre devant la pierre à eau, sa pompe à eau, sa cave à fromage, son coin à jouets, ses petites chambres et son grenier à foin, a été remise en son état originel et réaménagée par une équipe de bénévoles, dont l’origine paysanne garantit une reconstitution authentique de la vie des agriculteurs de l’époque. En tout ce sont quelques 7.000 objets qui donnent un supplément d’âme à cette maison d’autrefois. On y trouve les outils des artisans d’antan, soit 84 métiers référencés (menuisier, tanneur, fileuse de lin... lavandière, coiffeur à domicile, horloger, forgeron, dentellière (et carreau), charron (fabriquant de roue), cordonnier, tonnelier, apiculteur, etc. ). D’autre part, deux fois par mois, des ateliers vous permettront d’apprendre des savoir-faire ancestraux, comme la dentelle aux fuseaux, la broderie au ruban ou perlée, le fil au rouet, le tissage, les paperolles (à l'origine, des bandes de papier dorées sur la tranche, fabriquées par les Carmélites, destinées à l'encadrement des images pieuses), les poupées de chiffon, les tuiles en bois, la vannerie et l’épinette (un instrument typique des Vosges surnommé affectueusement "la bûche à musique", une sorte de vielle comprenant trois cordes à musique et trois autres à rythme). Tout au long de l’année, vous pouvez aussi assister à d’autres animations, comme les veillées à l’ancienne, les soirées vidéos ou diaporamas sur des sujets spécifiques, les spectacles et concerts de musique folkloriques, les expositions temporaires variées, les visites à thèmes (fil, bois, lait, cuisine, jeux, école, musique… ), la fabrication du pain au feu de bois, etc. Enfin, à la Maison de Pays (entrée libre), vous ferez votre marché de produits du terroir local. Vous y découvrirez des terrines et rillettes de poisson, des terrines de volailles, du foie gras, des bluets (le nom canadien de la myrtille, une sorte de brimbelle), des produits dérivés du miel, des herbes aromatiques, des macarons, des confiseries, des confitures (de chopécu, nom en patois, de la baie d'églantier, de couleurs orange et rouge, plus longue à épépiner que les groseilles), des sirops, des ribottes (un apéritif fait à base de brimbelle ou de cassis), des petits crus de fruits (vins généralement de fruits rouges, comme les brimbelles, groseilles, framboise, mûres.. voire de rhubarbe), de la bière des Hauts ; mais aussi des vidéos, livres et cartes postales sur la Soyotte et les vieux métiers. La Ferme Musée est plus que jamais vivante, alors réinvestissons ce lieu pittoresque, témoin de notre passé et surtout de notre présent ! La sympathique et accueillante Marie-Thérèse et son équipe vous y attendent !
© Jean Dorval, le 05 mai 2008, pour LTC Grands Reportages.
INFO+ :
La Ferme Musée de la Soyotte
684 Chemin du Greffier
88100 – SAINTE-MARGUERITE
Tél. : 03.29.56.68.89
Fax. : 03.29.56.28.42
Adresse courriels : soyotte@yahoo.fr
Un site : http://soyotte.free.fr
Tarifs des visites guidées : adultes individuels : 5€, groupe : 4€ ; enfants : 2€
Horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 10h00 à 12h00, et de 14h00 à 17h00
Le dimanche entre Pâques et la Toussaint de 15h00 à 17h00
Groupe sur réservation ; fermeture en janvier (sauf réservation de groupes).
Sources documentaires sur Sainte-Marguerite et images :
Wikipédia, l'encyclopédie
Notes :
(1) Au recensement de 1999
(2) Phrase en patois vosgien se traduisant par « La maison de la Soyotte ».
20:02 Publié dans LTC GRANDS REPORTAGES | Lien permanent | Tags : soyotte, les best of jd, un trésor de traditions, à découvrir, à sainte-marguerite, dans les vosges, vosges, le marquis de pange, pange, le château de pange, les héritiers de bessler, jean dorval pour ltc grand reportages, jean dorval pour ltc, ltc, latourcamoufle, la tour camoufle, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, france, europe, union européenne, ue, le mouvement perpétuel, une éco-énergie, infinie, baillonnée par les lobbies, mère nature, mle bricoleur de génie, environnement, énergie pure, développement durable, fukushima, tchernobyl, système magnétique, mike brady, perendev, léonard de vinci, christian huygens, john bernoulli, robert boyle, georges b. airy, nikola tesla, orffyreus, jeux olympiques de londres, jo de londres, sommet sur le, de rio, juin 2012 | Facebook |
13/06/2012
LES BEST OF JD : « LE JARDIN DU CHATEAU DE PANGE : UNE NATURE RETROUVEE ! »
Lointain château...
A Pange, en Moselle, sur les ruines d’un château féodal, en 1720, Jean-Baptiste Thomas, Marquis de Pange, décida de construire un édifice que l’on peut encore voir de nos jours. Le vaste parc qui le borde s’est vu récemment métamorphosé. Ses descendants vous en ouvrent les portes…
Des allées taillées dans les herbes folles.
Réalisé en 2002, par le célèbre paysagiste Louis Benech, inauguré en juillet 2003 ; le jardin du château de Pange, est une réalisation dédiée à l’éveil paysagé. C’est « La campagne dans le jardin ou le jardin dans la campagne » précise le marquis. L’effet miroir, opéré entre le jardin et la luxuriante perspective du parc, a pour limite symbolique la Nied, qui berce les fondements du château. Il a fallu quatre ans de travail au marquis et à la marquise de Pange pour réaliser ce rêve un peu fou, certes, mais si grandiose !
La très belle demeure de Monsieur le Marquis
Ce jardin, de style contemporain, fait partie du réseau européen « Jardins sans limites ». Le jardinet d’accueil marie judicieusement des plantes renouvelées annuellement, selon un thème, et des rosiers. A la suite, on accède, par une grange monumentale, à une galerie longitudinale couverte. Ce lieu, par excellence, d’expositions, mène à un ensemble architectural de verdure unique en son genre. Ce dernier inspiré des anciens tracés du XVIIIème siècle décline une mosaïque de parterres permettant la découverte de collections de saules, de rosiers et de plantes vivaces, comme les campanules, aux couleurs de la famille de Pange (le bleu et le blanc).
Que du beau !
Plus loin, la vision apaisante d’un luxuriant tapis vert, rehaussé de mixed-border, laisse apparaître des allées tondues dans les herbes folles. Un bassin rectangulaire surmonté d’un jet d’eau continu occupe une position centrale. Des topiaires en ifs ou en buis rappellent l’époque classique, ainsi que des statues. La disposition de certaines des plantations évoque les structures du château fort d’origine, telle cette plantation de graminées et d’iris symbolisant les anciennes douves.
La rivière est à l'écoute des coeurs.
A la frontière entre le jardin et le parc, les romantiques sont invités à flâner le long d’une magnifique garenne. Réaménagée d’ici deux ans, cette villégiature offre déjà de nombreux avantages, avec son petit pont qui permet de remonter le temps, son belvédère, ses bancs, ses chênes de 300 ans, la rivière qui la longe… A l’opposé, derrière le château, on aura plaisir à parcourir du regard une île fleurie, recréée grâce aux souvenirs des anciens de Pange, qui situent son existence entre les deux guerres.
Un château de rêve.
.
En 2004, 7000 amoureux de mère nature ont parcouru ce poumon vert royal, avec délectation. Actuellement, une exposition de peinture sur papier d’Anne Slacik, intitulé « Jardins », se déroule du 01 mai au 31 juillet 2005. Ces très somptueuses peintures sur papier, multicolores, illustrent parfaitement la poésie des jardins ; vérifiant par la même ce que disait Georges Sand : « La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle verse la poésie et la beauté à tous les êtres, à toutes les plantes, qu’on laisse s’y développer à souhait. Elle possède le secret du bonheur, et nul n’a su le lui ravir. »(1) A voir absolument !
© Jean Dorval, le 05/05/05, pour LTC Grands Reportages.
PS : Château de Pange 57530 PANGE, tél. : 03.87.64.04.41, fax. : 03.87.64.27.09 - Le jardin est ouvert de Pâques à la Toussaint, de 10h à 12h et de 14h à 18h ; entrée 2,50 € (gratuit pour les moins de 12 ans) ; groupes : 2€ - Le château se découvre du 1er juin au 30 septembre, visite guidée week-end et jours fériés, en semaine sur rendez-vous (ouvert du 1er mai au 15 septembre pour les groupes). Entrée : jardin + château : 5 €, moins de 25 ans : 3 €, groupes : 3,50 € (château et jardin fermés le lundi).
(1) extrait de « La Mare au diable. »
© Crédit photos : Jean Dorval 2005 pour LTC.
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01/06/2012
LE SIEGE DE MALTE OU LA GRANDE DEFAITE DE SOLIMAN LE MAGNIFIQUE - 1565 - LA VICTOIRE DE JEAN PARISOT DE LA VALETTE, GRAND MAITRE DES CHEVALIERS DE SAINT-JEAN DE JERUSALEM.
En 1565, se déroulait devant la forteresse de Malte, tenue par les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, un siège historique. Les chroniques ont gardé un souvenir impérissable de cette épopée de quelques mois (du 24 mai au 8 septembre 1565), pendant laquelle 500 chevaliers assistés de quelques milliers d’hommes d’armes et d’habitants résistèrent à l’assaut gigantesque de plus de 30.000 attaquants barbaresques. A leur tête, telle l’âme de cette résistance héroïque, un homme, un moine-soldat, le chevalier Jean Parisot de la Valette, grand maître de l’Ordre des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Né en 1494 d’une famille noble du Languedoc, il entre à l’âge de 20 ans dans l’Ordre où, gravissant les fonctions, il occupe bien vite des postes prestigieux, tel, en 1537, celui de gouverneur de Tripoli, ou encore, en 1554, celui de général des galères de Malte. Dans cette dernière fonction, il se révèle un chef d’escadre redoutable devant ses ennemis.
Au cours de ses périples maritimes, il fut même prisonnier de Dragut, suite à une action contre le corsaire barbare Abdul-Rahman Kust Ali. Il connaîtra donc, pendant une année, la dure condition du galérien, avant d’être échangé contre des prisonniers.
Le 21 août 1557, il est élu grand maître de l’Ordre en raison de sa sagesse, de son courage et de son expérience. Les menaces d’une attaque ottomane contre l’île de Malte ne résonnent-elles pas à l’horizon ? Aussi, poursuit-il l’élan donné à la guerre de course contre les corsaires opérant dans le Levant. Il accentue la consolidation de la flotte et de la défense de Malte, et il rétablit la discipline quelque peu relâchée de l’Ordre en ramenant notamment sous son autorité certaines commanderies qui s’étaient rendues indépendantes. « Il parla si haut et avec tant de fermeté, que tout ploya sous ses ordres. »
La devise « Plus quam valor, valet Valette » qui sera gravée sur la garde en or massif et incrustée de perles précieuses et de diamants du poignard offert après sa victoire au grand maître par le roi d’Espagne, Philippe II, résume bien la valeur de cet homme exceptionnel.
Un de ses contemporains, Brantôme, témoigne : « Outre sa vaillance et capacité, M. le grand maître Parisot était un très bel homme, grand, de haute taille, de très belle apparence et belle façon, point émue [embarrassée], parlant très bien en plusieurs langues (1) (…) »
Un autre témoin nous rapporte qu’il était « grand et bien fait, de grande allure et il portait bien sa dignité de grand maître. Son caractère est plutôt triste, mais pour son âge, il est fort robuste. Il est très pieux, avec une bonne mémoire, de la sagesse, de l’intelligence et il a accumulé beaucoup d’expérience au cours de sa carrière sur terre et sur mer. Il est modéré, patient et connaît de nombreuses langues. Par dessus tout, il aime la justice et est bien vu de tous les princes chrétiens. »
Avec un tel caractère, il n’est donc pas très étonnant que la Valette fut très estimé même de ses adversaires, et notamment de Dragut qui eût préféré ne pas attaquer Malte tant que le grand maître en fut le commandant. Mais Soliman n’était pas de cet avis et préparait le siège...
De son côté, alerté de ces préparations, la Valette s’occupe activement de consolider la défense de l’île, ne craignant pas de remuer lui-même la terre pour élever des fortifications. Parallèlement à ces travaux, il demande de l’aide et des renforts auprès des princes chrétiens et du pape. Mais s’il reçut une aide financière, aucun ne voulut lui envoyer des renforts en hommes d’armes ! Seules quelques promesses furent annoncées et tant espérées par les chevaliers. Lâcheté des princes ? Crainte de dégarnir les territoires en cas de victoire de Soliman ? Toujours est-il que les chevaliers de Malte, issus de nations différentes mais unis dans une même abnégation, se retrouvent seuls pour affronter une véritable puissance de feu et d’invasion. Les Turcs peuvent aligner quelque 200 navires emmenant une formidable artillerie, quelque 40.000 hommes bien armés et fanatisés, tels les janissaires, recrutés pour la plupart parmi les enfants chrétiens enlevés dans les pays conquis et conduits dans des casernes écoles. Islamisés de force, soumis à une discipline de fer, ils sont le fer de lance de l’armée. A côté de cette armée, se rajoute une foule considérable de Grecs renégats, de Levantins et de Juifs, qui suivaient sur leurs propres navires.
Face à cette puissante armada, la Valette ne peut aligner en défense que 700 chevaliers et frères servants, ainsi que quelque 8.500 hommes, soldats des galères, et issus des contingents étrangers à la solde de l’Ordre et des Maltais, tous regroupés en compagnies. Mais si le compte des forces en présence est indubitablement en faveur des assaillants, le courage des défenseurs, alimenté sans cesse par la flamme et l’élévation d’esprit du grand maître, est sans pareil. Lors de la veillée d’armes, alors que les messages alarmants de la progression rapide de la flotte turque lui parviennent, sans dissimuler le terrible péril qui les menace, ni le doute qu’il éprouve sur la venue des renforts promis, il leur tient ce discours de feu :
« C’est la grande bataille de la Croix et du Coran qui va être livrée. Une armée formidable et une nuée de barbares vont fondre sur cette île ; ce sont, mes frères, les ennemis de Jésus-Christ ; il s’agit aujourd’hui de la défense de la foi ; et si l’évangile doit céder au Coran, Dieu nous redemande la vie que nous lui avons déjà engagée par notre profession. Heureux ceux qui pour une si bonne cause consommeront les premiers leur sacrifice ; mais pour nous en rendre digne, allons, mes chers frères, au pied des autels renouveler nos vœux, et que chacun puise dans le sang même du Sauveur des hommes et dans la pratique fidèle des sacrements ce généreux mépris de la mort qui peut seul nous rendre invincibles ! »
Tous se rendirent ensuite à l’église Saint-Laurent pour la célébration de la messe conventuelle : ils communièrent, renouvelèrent leurs vœux, se pardonnèrent leurs torts réciproques et échangèrent le baiser de paix. Depuis ce jour, ce fut comme si une force nouvelle animait ces hommes tournés uniquement vers la lutte à venir, détachés du monde. N’avaient-ils pas juré « de répandre jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour la défense de la religion et des autels. »
Le vendredi 18 mai, au petit matin, le son du canon fait retentir l’alerte. Les habitants se replient. C’est ainsi qu’un arquebusier devait écrire sur la première page de son journal : « Il a plu à Dieu, en cette année 1565, sous le bon gouvernement du courageux et pieux grand maître Jean de la Valette, que l’Ordre fut attaqué par le sultan Solyman, qui s’était senti offensé en personne par le grand tort que lui causaient sur terre et sur mer les galères de cet Ordre ! »
C’est d’abord le fort Saint-Elme qui subit les assauts de la force ottomane dont le siège dura du 24 mai au 24 juin. L’attaque est rude… L’armée ottomane espère emporter rapidement la victoire ! Mais pour le grand maître, le fort doit absolument tenir le plus longtemps possible. La survie de l’île est à ce prix héroïque.
Le siège de Malte, capture de Saint Elme, fresque du XVIe siècle par Matteo Perez d'Aleccio
© Photo ci-dessus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Malte_(1565)
LE SIEGE DE SAINT-ELME DU 24 MAI AU 23 JUIN
Le 24 mai, les premières attaques contre Saint-Elme débutent, et malgré la vaillance héroïque des chrétiens, dès le mardi 29 mai, le croissant turc flotte sur un premier rempart de Saint-Elme. Aussi les chevaliers se replient-ils dans le fort. Le jeudi 31 mai, suite à une dépêche du vice-roi de Sicile, venant de Messine, la Valette déclare : « Nous savons maintenant que nous ne devons pas compter sur les autres pour notre délivrance, mais sur Dieu seul. »(2)
Le siège est éprouvant pour le moral des troupes chrétiennes. Certains jours, on put compter pas moins de 6.000 ou 7.000 coups de feu tirés sur Saint-Elme.
Le jeudi 7 juin, le chevalier Medran, connu pour son intrépidité et sa bravoure, est envoyé par les défenseurs du fort pour présenter au grand maître et au Conseil l’état de dégradation des fortifications et la demande de se replier. Bien que plusieurs membres du Conseil soient du même avis que le chevalier sur l’inutilité d’une résistance impossible, le grand maître rejette pourtant la supplique au motif qu’aucun secours ne serait envoyé si le fort tombait, et il ajoute : « Nous avons juré obéissance quand nous avons rejoint l’Ordre. Nous avons aussi juré sur nos vœux de chevalerie que nous sacrifierons nos vies pour la foi, partout et toujours […]. Nos frères à Saint-Elme doivent en accepter aujourd’hui le sacrifice ! » Le salut de Malte et de l’Ordre était à ce prix. Finalement, malgré quelques sautes d’humeur de certains, aucun chevalier ne renâcla à ce devoir d’honneur.(3)
Le dimanche 10 juin, Mustapha fait sonner une grande offensive qu’il espère définitive pour remporter la place forte, vu l’état d’épuisement des défenseurs. En vain… Tandis que 1.500 assaillants restèrent au pied des murailles morts ou mourants, chez les défenseurs, la garnison ne perdit que 60 hommes.
Devant un tel courage des chevaliers et les grandes pertes des siens, le jeudi 14 juin, Mustapha propose une reddition et un passage sain et sauf aux défenseurs du fort… Mais le moral des troupes est intact, surtout depuis la dernière offensive. Aussi, refusent-ils tous !
Furieux, Mustapha et Dragut reprennent l’offensive qui dure 6 heures avec des corps à corps terribles. « Les Turcs, comme les chrétiens restaient incrédules d’un combat aussi meurtrier qui laissent le fort toujours vaillant. »(4)
Lundi 18 juin, Dragut et l’Aga des janissaires sont mortellement blessés par un boulet de canon.
Le mardi 19 juin, un vibrant message de Miranda parvient à la Valette au sujet de l’état de la garnison de Saint-Elme qui ne peut que bientôt tomber : « Il m’a semblé que je ne devais taire à vous la faveur que notre Religion a jusqu’ici reçue en sa défense du fort Saint-Elme, lequel ayant été plus furieusement battu qu’aucune autre forteresse dont jamais on ait ouï parler et jusques avoir souffert 13000 coups de canon en vingt jours que ladite batterie a duré… Ce qu’on peut dire qu’un vrai et évident (sic) œuvre de Dieu, lequel en son infinie bonté, et non par nos mérites, a voulu montrer et faire paraître aux ennemis même comment il est protecteur et défenseur de cette sienne guerre. »(5)
Le lendemain, Miranda demande comme une grâce au grand maître de ne plus envoyer de renforts qui ne seraient que des hommes sacrifiés à la défense d’une place déjà perdue. Après le prochain assaut, les défenseurs pensent bien se replier sur Birgu. Mais la Valette sait que tout repli est désormais impossible.
Le jeudi 21 juin, la procession de la Fête du Corpus Christi malgré le siège et le bruit des canons, est solennellement et pieusement observée, comme depuis la fondation de l’Ordre.
Le vendredi 22 juin, 2.000 turcs perdent la vie sans remporter la victoire. Mais les chevaliers et les soldats se préparent à mourir. « Ils reçoivent les saints sacrements, se donnèrent l’un l’autre le baiser de paix et s’encouragèrent avec les mots de consolation que seuls des hommes d’un tel courage savaient trouver. »(6) Pour éviter la profanation des reliques, ils les cachent.
Le samedi 23 juin, l’assaut final est lancé contre Saint-Elme… A l’étonnement de l’état-major turc, les chrétiens devaient résister encore 4 heures avant de se voir réduits à 60 personnes pour défendre la brèche. C’était la veille de la Saint-Jean… Le dernier message du chevalier de Guaras au grand maître résumait bien la situation plus que désespérée : « Nous fêterons la fête de l’Hôpital dans l’autre monde. » L’étendard de Soliman et de l’islam est bientôt hissé à la place de la croix à huit pointes de l’Ordre de Saint-Jean. Mais pour Mustapha la tâche n’est pas achevée pour autant. Saint-Ange tient toujours. Considérant ses pertes et les sacrifices qu’avait exigés la prise d’un fort si faible en défenseurs, il s’écria : « Que ne fera le père puisque le fils, qui est si petit, nous coûte nos plus braves soldats. » En effet, quelque 8.000 à 10.000 hommes du sultan périrent dans la prise de ce fort, tandis que les chrétiens ne perdirent « que » 1.500 des leurs, dont 120 membres de l’Ordre. Quant aux survivants, ils furent faits prisonniers, réduits en esclavage ou envoyés aux galères. Dans ces circonstances, la barbarie des soldats de Mustapha fut cruelle. Les corps des chevaliers morts furent décapités et leurs troncs cloués sur des planches en forme de croix avant d’être tous jetés à la mer. Quant aux chevaliers qui respiraient encore, « par l’ordre du chef turc, on leur ouvrit l’estomac et, après leur avoir arraché le cœur…, on fendit leurs corps en croix » par dérision de la foi chrétienne… « On les attacha sur des planches et on les jeta à la mer » dans l’espoir que la mer les porterait au pied du Château Saint-Ange.
Jean Parisot de La Valette soutint victorieusement en 1565 le fameux siège de Malte contre les 30.000 ottomans de Dragut.
© Photo ci-dessus : http://reinedumidi.com/rdm/Malte.htm
LE SIEGE DE BIRGU ET DE SENGLEA 24 JUIN - 7 SEPTEMBRE
En vengeur de la cruauté de l’ennemi, et pour faire comprendre aux officiers du sultan de ne pas faire la guerre en bourreau, la Valette fait décapiter les Turcs prisonniers et envoyer leur tête en guise de boulets de canon. Tous comprirent que la guerre serait désormais faite à outrance, sans retour en arrière, et qu’il valait mieux mourir au combat que de cette façon-là.
Avec sa fermeté ordinaire et sa hauteur de courage au-dessus des événements, la Valette organise la défense de Saint-Ange… Les stocks de provisions et d’eau potable sont contrôlés ; les meutes de chiens de chasse qui dérangent la garnison pendant la nuit et mangent les provisions pendant le jour, sont sacrifiées. Avec une noble audace et un regard de feu qui brille dans ses yeux, le grand maître entretient le courage de tous ; il loue la force d’âme des défenseurs de Saint-Elme, montre l’état affaibli de l’adversaire par la maladie et le peu d’approvisionnement qu’il reçoit ; il s’adresse également à la population pour la mettre en garde contre l’état pitoyable de servitude qu’elle subirait en cas de victoire ennemie. Aux troupes, il parle un langage sans détours : « Nous sommes soldats de Jésus-Christ, comme vous, mes camarades. Et si par malheur vous nous perdiez et tous vos officiers, je suis bien persuadé que vous n’en combattriez pas avec moins de résolution et qu’alors vous sauriez bien prendre l’ordre de votre courage. »(7)
Ordre est donc donné de combattre jusqu’à la mort et de ne plus faire de prisonnier.
Le vendredi 29 juin, les chrétiens reçoivent, envoyés par le vice-roi de Sicile, un renfort inespéré de quatre vaisseaux avec 42 chevaliers (dont deux neveux de la Valette), 25 gentilshommes volontaires, 56 canonniers et 600 fantassins. Aussi, et peut-être pour cette dernière raison, le samedi 30 juin, le pacha Mustapha entreprend une négociation et décide de proposer à la Valette les mêmes conditions que celles acceptées par le grand maître Villiers de l’Isle-Adam lors de la chute de Rhodes : un passage assuré en Sicile et les honneurs de la guerre, sous la simple condition d’abandonner Malte. Après tout, la Valette ne pourrait-il accepter ces conditions, lui qui, en 1522, lors de la chute de Rhodes, avait accompagné dans son exil le grand maître de l’époque, Philippe de Villiers de l’Isle-Adam ? Mais les circonstances sont pour l’heure différentes. L’île ne peut être abandonnée sous peine de voir l’islam se répandre dans la Chrétienté. Aussi, après avoir adressé un refus catégorique à l’émissaire grec qui n’en menait pas large, le grand maître ajouta en lui montrant l’épaisse muraille et le fossé : « Dites à votre Maître que c’est le seul endroit que nous voulons céder au pacha et que nous réservons pour l’y ensevelir avec tous ses janissaires. »(8)
Devant le courage et la résistance acharnée et obstinée des chrétiens, le pacha, furieux, fit cette promesse sauvage : « Par les ossements de mes ancêtres, puisse Allah éclairer leurs tombes. Je jure que, quand j’aurai pris ces citadelles, je n’épargnerai aucun homme. Tous, je les passerai au fil de l’épée. Je prendrai seul vivant leur grand maître et lui seul, je le conduirai enchaîné pour s’agenouiller aux pieds du sultan ! » Informé par un transfuge, la Valette s’en montra peu ému et, s’adressant à ses chevaliers, répliqua : « Je l’empêcherai bien, et si ce siège, contre mon espérance, se terminait par un malheureux succès, je vous déclare que j’ai résolu dans cette extrémité, et plutôt qu’on voie jamais à Constantinople, moi vivant, un grand maître chargé de chaînes, de prendre l’habit d’un simple soldat, de me jeter l’épée à la main dans les plus épais bataillons de nos ennemis, de m’y faire tuer et de mourir avec mes enfants et mes frères… ! » De plus, d’après les messages reçus, la Valette ne peut compter que sur les propres forces dont il dispose… Aussi, continue-t-il d’encourager ses chevaliers à mourir les armes à la main. Et pourtant, en Sicile, des voix commencent à se lever pour réclamer une intervention armée de secours. Si Malte tombe, le prochain terrain de conquête ne sera-t-il pas la Sicile et l’Italie du Sud ? Aussi don Garcia, cédant à ces instances pressantes, écrit-il à la Valette pour l’informer que deux galères armées avec 200 chevaliers viendront participer à la défense de Malte pour la fin du mois.
Le samedi 18 août, une nouvelle attaque contre Senglea et le fort Saint-Michel produit une confusion indescriptible chez les chrétiens. Conscient de ses responsabilités, le grand maître n’hésite pas un seul instant et se lance dans la bataille sans prendre le temps de s’équiper. Touché à la jambe par une grenade, aux cris de « le grand maître est en danger », il est bien vite entouré par les chevaliers qui accourent pour le protéger et le prier de se retirer. – « Je ne me retirerai pas aussi longtemps que ces bannières flotteront dans le vent », répliqua-t-il ! Mais les infidèles, chargés de plaies et de blessures, finissent malgré tout par se retirer en désordre. Le grand maître ordonne alors de pendre les bannières prises à l’ennemi dans l’église conventuelle Saint-Laurent. Dans la bataille, la figure du grand maître se découpant sur la brèche était pour les chrétiens comme un signe de ralliement inébranlable.
Après chaque succès, il ne manquait jamais de faire dire des actions de grâces. Pendant toute la durée du siège, cet homme hors du commun ne négligeait jamais ses devoirs, religieux ou militaires, il ne quittait son quartier général que pour aller se battre lui-même sur la brèche. Avant un assaut de l’ennemi au poste de Castille, il s’écria : « Il faut y aller donc pour les repousser, mais passons à l’église pour faire un mot de prière à Dieu, et pour si peu que nous Le prierons, le temps n’en sera point perdu ni notre aller retardé. Cependant Dieu s’il Lui plaît, bataillera pour nous. »(9)
Le jeudi 23 août, Birgu miné de tout côté est touché par une brèche irréparable. D’aucuns du Conseil pressent le grand maître de se retirer sur Saint-Ange toujours intact. Se dressant face à eux, la Valette leur tint ce discours : « Mes chers frères, je respecte votre avis mais je ne le suivrai pas ! Et voici pourquoi : en abandonnant Birgu, nous perdrons Senglea car la garnison ne pourra pas tenir tout seule. Le château Saint-Ange est trop petit pour contenir toute la population aussi bien que nous-mêmes et nos hommes. Je n’ai pas davantage l’intention d’abandonner à l’ennemi les loyaux Maltais, leurs femmes et leurs enfants. La citerne d’eau pour désaltérer tout le monde et la disette seule d’une chose dont on ne peut se passer nous réduirait en peu de jours ou à mourir de soif ou à ouvrir aux Turcs les portes de la place. Avec les Turcs maîtres de Senglea et de Birgu, le temps ne sera plus éloigné où le château lui-même tombera sous les tirs concentrés de leurs canons. En ce moment, ils sont obligés de disperser leur énergie et leur poudre, ce qui ne serait plus le cas si nous étions tous enfermés à Saint-Ange. Non, c’est ici, mes chers frères, qu’il faut que nous mourions tous ensemble ou que nous en chassions nos cruels ennemis avec l’aide de Dieu. »(10)
Sur ces entrefaites et devant la difficulté de s’approvisionner à laquelle s’ajoutait la crainte de la colère de Soliman devant une défaite prévisible, Mustapha décide de brusquer la victoire en s’attaquant directement à la capitale, Mdina. Cette dernière est du reste peu fortifiée et abandonnée du meilleur de ses défenseurs accourus à la rescousse des forts durement attaqués. Aussi espère-t-il une victoire prompte. Mais à l’annonce de la nouvelle, le gouverneur de Mdina, le chevalier Mesquita, homme d’une grande sagesse et haute intrépidité, use d’un stratagème habile à décourager les Turcs. Il fait habiller la cité d’uniformes de soldats et parader en haut des murailles tous les paysans réfugiés dans la cité. A cette vue, consternés, les Turcs s’écrient : « C’est un autre Saint-Elme ! » Quelques coups de feu et de canons rajoutés achèvent de décourager le vice-roi d’Alger qui se retire par prudence. Une messe d’action de grâce est célébrée dans la cathédrale édifiée sur la maison du romain Publius qui accueillit saint Paul après son naufrage. Pour beaucoup de chrétiens, cette retraite inespérée était le témoignage que saint Paul veillait toujours sur Malte et annonçait le départ prochain et définitif des Turcs. Pour l’heure, le pacha se concentrera sur les forts toujours tenus par les chrétiens en espérant la victoire avant que l’amiral Piali ne regagne avec ses galères Constantinople. Mais les chevaliers, fortifiés par le repli de Mdina, en viennent à évoquer la possibilité de remporter la victoire sans le secours de l’hésitant don Garcia.
Pendant ce temps, en Sicile, le temps joue malgré tout en faveur d’une intervention armée de secours. Le 25 août, sans que la Valette en soit avisé, le vice-roi avec 8.000 à 12.000 soldats met les voiles sur Malte. Mais une tempête puis le mauvais temps rendra difficile la progression. Ce n’est que le 7 septembre que les hommes débarquent sur la plage de Mellieha. Après le débarquement, et sur le chemin du retour vers la Sicile, don Garcia, naviguant au sud de l’île, fait saluer la forteresse de Saint-Ange et le drapeau de l’Ordre. La joie des assiégés qui apprennent ainsi l’arrivée des secours est sans borne. En cette occasion, déçu malgré tout du peu de renfort, le grand maître usa d’un nouveau stratagème. Libérant un esclave musulman prisonnier, il lui accorde sa liberté comme acte de clémence du vice-roi qui vient de débarquer avec 16.000 soldats… : dans ces conditions le pacha n’a plus qu’à lever le siège, lui affirme-t-il !
LE 8 SEPTEMBRE, DEPART DES TURCS, EN LA FETE DE LA NATIVITE DE NOTRE-DAME
Consterné en entendant le rapport de cet esclave, l’état-major turc divisé décide l’évacuation immédiate de l’île. Le 8 septembre, en la fête de la Nativité de Notre-Dame, les troupes turques réembarquent donc… L’allégresse des assiégés put alors se manifester, et une grande foule suivit les chevaliers qui se rendaient en procession chanter un Te Deum solennel à l’église conventuelle Saint-Laurent ! Tous ceux qui avaient douté du bien-fondé des décisions du grand maître purent en cette occasion en reconnaître la sagesse et se féliciter de s’y être soumis.
Mais Mustapha, comprenant son erreur du fait qu’il aurait pu facilement écraser l’armée chrétienne de secours, réunit un conseil de guerre. Malgré l’opposition de Piali qui veut toujours sauvegarder sa flotte et ne serait pas mécontent de voir rentrer vaincu le pacha à Constantinople, et avec l’appui de Hassan, le débarquement est décidé.
Averti du danger par ses observateurs, la Valette envoie d’urgence un messager au chef de l’expédition de secours, Ascarno de la Corna. La Valette sait bien que si par malheur les Turcs l’emportaient, le siège reprendrait et la chute de Malte serait imminente. Tout l’avenir de l’Ordre se jouerait dans les heures qui suivraient. Aussi les chevaliers se ruent-ils à l’assaut des musulmans. « Quelle honte pour nous, déclara le chevalier Alvarez de Sande qui commande l’attaque, si à notre vue ils emportaient ces places qui après tout n’ont plus pour fortification et pour murailles que le corps seul des chevaliers qui les défendent ! » Repoussé à la mer, Mustapha, qui s’était lancé personnellement avec grand courage dans la bataille rembarqua définitivement dans la soirée de ce 8 septembre.
Les chefs de l’armée de secours furent reçus comme des libérateurs. Mais quand ils découvrirent l’état des ruines des deux presqu’îles, lorsqu’ils virent ces brèches si larges qu’il semblait inexplicable que les Turcs eussent échoués, quand ils constatèrent le vide des réserves en nourriture, les blessures et l’état de fatigue avancé des hommes, ils comprirent à quel prix Malte avait été sauvée.
A son retour, le précautionneux Mustapha prend soin de faire annoncer sa défaite au Sultan. Ce dernier en colère déclare alors vouloir exterminer jusqu’au dernier les chrétiens en reprenant lui-même l’offensive : « Mon épée est invincible, mais seulement si c’est moi qui la manie. » Il fit alors publier la victoire de ses troupes en ordonnant à la flotte de ne rentrer dans le port que la nuit tombée, afin que personne ne puisse constater l’état réel des soldats. Cette annonce sauva Mustapha de la décapitation.
Pendant le siège, 260 chevaliers et 8.000 soldats chrétiens périrent, un seul soldat trahit. Le 8 septembre, il ne restait que 600 défenseurs, et encore la plupart blessés. Du côté musulman, sur les 40.000 arrivés, seuls 10.000 retournèrent à Constantinople, et encore sans compter les Algériens, les Egyptiens et les corsaires de Dragut.
« NON ÆS, SED FIDES. » CE N’EST PAS L’ARRENT QUI COMPTE, MAIS LA FIDELITE.
Vainqueur, le grand maître toujours prudent, restaura et renforça les défenses de ce rocher méditerranéen si stratégique. Sans oublier les valeureux fort de Saint-Elme et de Birgu rebaptisés respectivement La Victorieuse et L’Invaincue, il édifia sur le Mont Sciberras une nouvelle forteresse baptisée la humilissima civitas Valettae, la très humble cité de la Valette. S’adonnant totalement à cette nouvelle tâche, sans négliger non plus la guerre de course, le grand maître, très attaché à la discipline de l’Ordre, eut à souffrir de différents scandales qu’il dut réprimer.
Sentant sa fin prochaine arriver, la Valette prit ses dispositions tant matérielles que spirituelles, invitant particulièrement les chevaliers à vivre dans la paix, l’union et l’obéissance stricte à son successeur. Le 21 août 1568, invoquant les saints noms de Jésus et de Marie, il mourut paisiblement âgé de 74 ans. Après des funérailles solennelles présidées par Pierre Guiadalotti, son successeur sitôt élu, il fut inhumé selon son désir, dans l’Eglise Notre-Dame de la Victoire. Depuis, sa dépouille repose dans la crypte de la cathédrale Saint-Jean.
De Jean Parisot de la Valette, « digne d’un honneur éternel. Lui qui fut la terreur de l’Afrique et de l’Asie, le bouclier de l’Europe quand il chassa les Barbares de ses armes saintes... »(11), l’histoire retiendra surtout le vainqueur de Soliman : car, des trois sièges menés par les grands maîtres de l’Ordre contre l’islam(12), celui de 1565 fut, au dire de la chrétienté, le plus spectaculaire et le plus valeureux, fruit d’une fidélité sans faille exprimée par la devise gravée sur la monnaie de cuivre frappée après la victoire, lorsqu’il manquait des fonds tant attendus d’Europe : « Non æs, sed fides ».
© R.P. Rémy Delaforge, le 26/08/08, pour LTC Histoire.
Notes :
(1) Il parlait le français, l’italien, l’espagnol, le grec, l’arabe et le turc.
(2) Catherine Desportes, le Siège de Malte, Perrin 1999 - p. 101.
(3) Ibid. p. 120-121. Quelques jeunes chevaliers, en entendant la réponse portée par le chevalier Medran écrivirent une lettre au grand maître dont la substance tient en ces quelques lignes : « Il nous est impossible de continuer la lutte. Nos troupes se préparent à se sauver à la nage. Si on ne nous envoie pas les chaloupes, nous sommes déterminés à sortir les armes à la main et à mourir selon le code de l’honneur, car c’est préférable à cette canonnade incessante. A cette résolution s’en ajoute une seconde : ils refuseront désormais tout renfort, qui ne serait composé que d’hommes envoyés délibérément à la mort. » La Valette, pour gagner du temps envoya 3 chevaliers chargés de rapporter l’état du fort et ajouta : « Les codes de l’honneur ne peuvent nécessairement se satisfaire en sacrifiant la vie de quelqu’un quand cela paraît convenable. Le devoir de soldat est d’obéir. Vous direz à vos compagnons qu’ils restent à leurs postes. Ils doivent y demeurer et ne pas sortir. Quand mes commissaires reviendront, j’aviserai de ce qui devra être fait. » Si deux des commissaires entrèrent dans les vues des rebelles, le troisième, le chevalier Castriota, plus emporté, déclara la situation absolument pas désespérée dans le fort. Il propose alors de rassembler des volontaires et de s’y enfermer. Le grand maître fait remettre aux rebelles une lettre quelque peu ironique : « Un renfort de volontaires a été levé sous le commandement du chevalier Constantino Castriota. Votre pétition pour demander à quitter Sainte-Elme pour mourir à Birgu est dès à présent approuvée. Ce soir, dès que les forces de secours auront débarqué, vous pourrez prendre les chaloupes pour revenir. Revenez au couvent, mes frères, vous y serez plus en sûreté, et de notre côté, nous serons plus tranquille sur la conservation d’une place importante et d’où dépend le salut entier de l’île et de tout notre Ordre ! » Comprenant la honte et le déshonneur qui découlerait d’un tel abandon, ils implorèrent le pardon de la Valette qui, pour témoigner de sa confiance, fit congédier les nouveaux enrôlés, et envoya à leur place 15 chevaliers et 100 soldats.
(4) Ibid. p. 130.
(5) Ibid. p. 134.
(6) Ibid. p. 139.
(7) Ibid. p. 148.
(8) Ibid. p. 154.
(9) Ibid. p. 209.
(10) Ibid. p. 202.
(11) Epitaphe rédigée par son grand ami, sir Olivier Starkey.
(12) Les deux premiers furent ceux de Rhodes : par Aubusson contre le soudan d’Egypte et par Villiers de l’Isle-Adam.
31/01/2011
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27/07/2010
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